dimanche 18 décembre 2016

Dessaisissement de la conscience immédiate

La conscience immédiate est le seuil d'une maison qui comporte bien des couloirs qui distribuent bien des pièces et des étages pour peu qu'il y ait des escaliers. Reste à savoir ce qui se dessaisit en elle pour se couper du monde sensible et entrer ainsi dans  un état antiphénoménologique. Il faudrait d'abord s'assurer que la conscience est bien un lieu inscrit dans une substance, la chair par exemple, plutôt qu'une fumisterie de la transcendance.
Autant de chemins philosophiques qui égarent les agencements de mon entendement et suspendent des toiles d'araignées sous mon plafond. 
Mais l'expression "dessaisissement de la conscience immédiate", de Paul Ricoeur, me séduit. Elle fait écho à une autre expression, d'Antonin Artaud : " Je ne m'appartiens que par éclaircies."
Fondre ces deux expressions en une seule me caractérise assez bien.
Je ne m'appartiens que par éclaircies ; le reste du temps ma conscience immédiate se dessaisit.
J'aimerais pouvoir démonter les mécanismes de ce dessaisissement comme il me plairait d'élucider les éclaircies qui ouvrent un accès à la plénitude de l'appartenance à soi. 
Il s'agit là d'un désir qui restera lettre morte car il ne sera mu par aucune volonté. 
Le désir et la volonté, en leur opacité, empoisonnent l'être humain depuis les commencements. Au vingt-deuxième siècle, quand les grandes catastrophes auront détruit toutes les puissances biologiques, seule la condition d'être robot sera enviable. Sans âme qui dépose ses immondices avant même le seuil de la maison. L'âme est un piège inventé par des cerveaux malades qui ne supportaient pas d'avoir de la chair enfermée dans un corps corruptible. 


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